Bordelais Rouge : Haut-Médoc
Château Grand Brun – Cru Artisan
Château le Bourdieu Vertheuil – Cru Bourgeois
Château Martin – Cru Bourgeois
AOC HAUT-MÉDOC
Le haut-médoc, ou appellation haut-médoc contrôlée, est un vin rouge français d’appellation d’origine contrôlée produit sur la moitié sud du vignoble du Médoc (tandis que l’appellation médoc couvre la moitié nord), une des subdivisions du vignoble de Bordeaux.
Il s’agit d’une appellation régionale, avec six appellations communales enclavées dans son aire d’appellation : Saint-Éstèphe, Pauillac, Saint-Julien, Moulis-en-Médoc, Listrac-Médoc et Margaux.
Les sols sont principalement composés de graves, c’est-à-dire un mélange de graviers et de sables, avec des nuances étant donné l’étendue de l’aire d’appellation et la présence d’un sous-sol argilo-calcaire affleurant très marginalement. Les différentes graves se sont déposées en bandes parallèles à la rive de l’estuaire mais sont découpées perpendiculairement depuis la dernière glaciation : les vignes sont principalement installées sur ces croupes bien drainées.
Au nord, sur quelques petites parties des communes de Vertheuil, de Saint-Sauveur, de Cissac-Médoc et de Saint-Laurent-Médoc, des calcaires argileux et des marnes de l’Oligocène affleurent. Au nord de Vertheuil se trouvent des calcaires et des grès (exploités pour la construction et l’empierrement) de l’Éocène supérieur. Les marnes et calcaires de l’Éocène moyen et supérieur affleurent sur la majorité de la commune de Listrac-Médoc ainsi que sur une partie de celles de Moulis-en-Médoc et de Avensan, à l’est de la D1215 (ex-RN 215).
Partout ailleurs sur l’aire de l’appellation, ces formations sont recouvertes à l’est par un vaste épandage de graviers et de galets plus ou moins cimentés par des sables argileux gris (appelé « formation de Méric ») datant du Würm, à l’ouest par une couche sableuse (appelé « formation de Dépé ») du Riss. La partie sud de la commune de Saint-Laurent-Médoc est recouverte en plus d’une couche de sables éoliens, tellement épais par endroits que des édifices dunaires remaniés sont décelables.
Les fonds de vallons (occupés par les jalles ou les esteys) et les bords de l’estuaire sont remplis par des sables argileux d’origines fluviatile et colluvionnaire, mêlés à des graviers, datant du Flandrien et de l’Holocène, auxquels se rajoute à l’extrémité sud (Macau, Ludon-Médoc et Parempuyre) la formation dite des « argiles de Mattes », composée d’argiles tourbeuses rappelant qu’il s’agit d’anciens marais (les palus). Ces parcelles sont impropres à une viticulture de qualité.
L’aire de production de l’appellation haut-médoc couvre 4 600 hectares, c’est la deuxième appellation en termes de surface du vignoble du Médoc. Elle est bordée au nord par le reste de l’aire d’appellation médoc, à l’est par l’estuaire de la Gironde, au sud par l’agglomération de Bordeaux et à l’ouest par la forêt des Landes.
Les cépages autorisés par le cahier des charges de l’appellation sont le cabernet franc , le cabernet sauvignon , le carménère, le côt (appelé aussi « malbec »), le merlot, et le petit verdot.
Les cépages les plus plantés sont d’abord le cabernet sauvignon, très majoritaire dans le vignoble du Médoc (de 30 à 85 % selon les propriétés), suivi par le merlot ; ils sont accompagnés plus marginalement par le cabernet franc, le petit verdot et le côt.
Le cabernet sauvignon est de maturité tardive, il résiste bien à la pourriture grise grâce à sa peau épaisse. Le merlot et le cabernet franc mûrissent plus tôt.
Le rendement est fixé à un maximum de 55 hectolitres par hectare, avec la possibilité de faire des ajustements annuels déterminés en utilisant le système de rendement moyen décennal (RMD). Le rendement butoir est fixé à 65 hectolitres par hectare.
Le rendement réel est très proche du maximum autorisé par le cahier des charges, par exemple le rendement moyen pour l’ensemble de l’appellation lors des vendanges 2009 est en effet de 55,4 hectolitres par hectare. Les crus les mieux classés déclarent le plus souvent des rendements autour de 45 à 50 hectolitres par hectare, permettant une plus grande concentration du vin.
Les caractéristiques d’un vin dépendent de son terroir, c’est-à-dire des nuances dans la composition du sol, dans son exposition ou son altitude, des choix faits dans l’encépagement (cépages, porte-greffes, âge, densité, etc.), des variations climatiques au cours d’une année, du travail fait dans les vignes (amendement du sol, labour, taille, désherbage chimique ou fauche, ébourgeonnage, vendange en vert, traitements, etc.), du moment choisi pour vendanger, de la façon de vendanger (machine à vendanger ou récolte manuelle, table de tri, éraflage, etc.), de vinifier (levurage, contrôle de la température, etc.) et d’élever le vin (en cuve ou en barrique, de bois neuf ou vieux, pendant six mois ou deux ans, etc.). Il y a donc une grande variété de styles parmi les haut-médocs.
D’une façon générale, les haut-médocs ont une robe allant du grenat au noir avec des reflets violets, un nez évoquant le plus souvent les fruits noirs ou rouges, le cuir et parfois les épices douces et la torréfaction, avec une bouche tannique et austère quand le vin est jeune. L’élevage en fûts de chêne neufs rajoute souvent des notes boisées et vanillées.
Les haut-médocs sont à boire après un minimum de vieillissement en cave (environ cinq ans après l’année de récolte), le passage en carafe une ou deux heures au moins avant le service est recommandé pour les bouteilles un peu trop jeunes. Les vins élaborés avec beaucoup de merlot dans l’assemblage sont plus faciles à boire jeunes, ceux avec un part de cabernet franc sont plus fruités, tandis que les assemblages largement dominés par le cabernet sauvignon nécessitent une plus longue garde (minimum huit ans, avec un potentiel de garde autour de quinze ans) pour que les tanins s’adoucissent. Ces vins sont à consommer chambrés (aux environs de 18 °C), en accompagnement d’un plat de viande (viande blanche, viande rouge, ou gibier) ou d’un fromage.